Coucou,
Aujourd’hui, j’ai envie de te partager une réflexion qui m’anime depuis longtemps et sur laquelle j’ai beaucoup échangé avec d’autres accompagnant.e.s, lu, écouté des coachs...la question des prix.
J’ai choisi ce métier d’accompagnante pour partager mon chemin. Pour accompagner des personnes qui se sentent en perte de sens dans leur vie, qui se sentent perdues, qui ont l’impression qu’il y a autre chose que leur travail qui ne leur plait plus ou le modèle que la société nous vend.
Pour accompagner des humains à retrouver le chemin vers eux-même, vers leur centre, vers leur cœur.
J’en suis arrivée là, tu le sais sûrement, après avoir travaillé 10 ans dans l’environnement et le développement durable, puis avoir pris part à une certaine forme de tourisme de masse...j’en ai déjà parlé ici
Transmettre
Lorsque je faisais mes études scientifiques, mes profs m’ont toujours reproché de trop vulgariser mon discours. Pourtant, moi, c’est ça qui me plaisait ! C’est transmettre mes connaissances, partager ce que je découvrais et qui me fascinait avec les personnes qui n’étaient, à priori, pas en contact avec ces sujets là.
Et ça fonctionnait ! On m’appelait pour des questions du type « Marion, est-ce qu’une fraise c’est vraiment un fruit » ? Ou alors « Tiens, j’ai pensé à toi et je me suis dit que tu pourrais sûrement m’éclairer ».
J’adorais susciter l’interrogation et l’émerveillement chez mes interlocuteurs de tout bords, les amener à mieux observer et questionner le vivant. Je voulais m’adresser à tout le monde et pas uniquement aux experts et il était donc essentiel pour moi que mon langage soit compréhensible...
C’est exactement dans cet état d’esprit que j’ai abordé mon métier d’accompagnante, de coach : partager mon chemin en toute humilité, susciter l’interrogation, la remise en question. M’adresser au plus grand monde plutôt qu’à l’élite.
L’équation
La première difficulté à laquelle je me suis confrontée a été de diffuser mon message...c’est là qu’à commencer la quête d’une méthode, que je me suis rapprochée de « business coach »...et que la question des prix est vite arrivée.
Parce qu’aujourd’hui, il est essentiel pour moi de parler au plus grand nombre (et oui, il y a toujours quelqu’un pour dire « quand on parle à tout le monde, on ne parle à personne »). Ce qui m’intéresse c’est allumer une étincelle chez celles et ceux qui se sentent perdu.e.s, décalé.e.s, pas de ce monde (si tu ressens ça, tu sais de quoi je parle).
Cette idée pourrait m’inciter à pratiquer des prix bas...accessibles « au plus grand monde “. Mais c’est quoi exactement des prix accessibles au plus grand nombre ? Est-ce que 50€/séance c’est accessible au plus grand nombre ?
Pour certains c’est encore trop, pour d’autre c’est très bon marché…
L’autre partie de l’équation est ma volonté de cultiver la meilleur qualité de présence que je puisse avoir lorsque je t’accompagne. Ça veut dire prendre soin de mon énergie, ça veut dire vivre une vie le plus alignée possible avec mes idées, mes valeurs…ça veut dire sortir de la course contre le temps…ça veut dire très concrètement que je n’enchaîne pas les clients toute la journée.
Ça veut dire aussi que je continue de me former en permanence, que cela représente un investissement financier pour moi, ainsi qu’un investissement en temps. Que je continue à creuser, à explorer mon propre monde intérieur pour te guider dans l’exploration du tien.
Ces deux derniers paramètres de l’équation, feraient tendre vers une augmentation de mes tarifs afin que je puisse vivre décemment (encore une idée à définir...qu’est-ce que ça veut dire aujourd’hui?) de mon activité en ayant la meilleur qualité de disponibilité possible pour mes client.e.s.
Et là, on passe clairement sur des tarifs qui s’adressent à des personnes déjà relativement confortables dans leur vie...il y en a beaucoup, ce n’est pas la question...chacune de mes expériences salariées me le prouvent.
La formule
Ma question est: comment je conjugue ce grand écart ?
M’adresser, pouvoir accompagner tous ceux qui ont envie d’explorer qui iels sont et qui ont des moyens financiers relativement faibles (j’ai lu en décembre que le seuil de pauvreté en France se situait à 1200€/mois, ça fait réfléchir) et surtout que ces personnes se sentent concernées et inclues dans mon discours.
Accompagner des personnes qui sont dans un modèle de vie plus aisé : celleux-là même qui ont les moyens de partir à l’autre bout de l’Europe le week-end pour échapper à leur quotidien et qui ont un impact énorme sur la planète ? Celleux-là que je trouve passionnant de guider vers elleux-même...qu’iels se sentent aussi inclus dans mon discours.
Vivre de mon métier ?
Ma première réponse, cet été, a été de construire l’aventure intérieure et proposer des ateliers mensuels que je pense accessibles à tous : 25€/atelier.
Une autre partie de la réponse que je mets en place aujourd’hui...et qui a fait naître l’élan de te partager ma réflexion est l’offre de tarifs solidaires...c’est à dire que j’invite chaque personne qui se sent appelée par mon travail à me contacter pour que nous discutions ensemble du tarif et de l’engagement qui est juste pour elle.
Est-ce que c’est la solution ? Je ne sais pas...pour le moment, c’est celle qui se présente à moi.
Si tu lis cette lettre et que tu es accompagnant.e, quelle est ton idée là-dessus ?
Si tu t’es déjà fait.e accompagner par quelqu’un.e, quelle est ta position sur les prix pratiqués ?
Je te remercie de partager avec moi tes idées, ça nourri ma réflexion
Je te souhaite une merveilleuse journée.