Hello.
Qu’est-ce qui fait battre ton cœur aujourd’hui?
Je suis en vacances. Je viens d’arriver chez ma cousine dans les Alpes, après une dizaine de jours en van. Ces 10 jours n’ont pas été toujours confortables parce que je ressentais beaucoup d’insécurité et je refusais de l’admettre.
Parce que moi « l’aventurière, je n’ai pas peur et je vis de manière libre » #bullshit
Sauf que là, je voyais bien que ma liberté en avait pris un coup, mais je refusais de l’admettre.
Alors, je rembobine un peu et te partage ce que j’en tire.
Depuis fin août, un énorme sujet a refait surface dans ma vie. Un vieux truc du passé, que je pensais avoir enfoui et réglé...oui, parce que c’est bien connu, quand on enfoui assez profond, on règle les choses !! Sauf que là, honnêtement je l’avais enfoui tellement profond que je l’avais oublié...occulté pour être plus exacte (je n’en reviens pas moi-même).
En 2020, une partie de l’histoire était légèrement remontée et après une prise de conscience un peu douloureuse, j’étais passé très rapidement (je croyais!) à autre chose.
Jusqu’à ce que la bombe explose début septembre, grâce à une femme que je ne connaissais pas jusqu’à ce jour-là et que je ne remercierai jamais assez.
Je te partagerai sans doute le détail un peu plus tard...ce n’est pas le centre de mon propos aujourd’hui. J’ai encore besoin de décortiquer et intégrer pour t’en faire un partage juste.
Quand la bombe a explosé, il y a eu des répliques en forme de prises de consciences successives, comme si mon corps et mon inconscient avaient décidé de laisser remonter à la surface de ma conscience ce qui c’était passé….et avec ça : sidération, colère, je me suis sentie perdue.
Et au fur et à mesure que je prenais conscience de la dimension du truc (process, toujours en cours), un sentiment d’insécurité grandissait en moi.
Juste au moment où je partais en vacances : Great ! Une petite voix que j’ai entendue, m’a rapidement soufflée de revoir mes projets à la baisse et de rester en France. J’ai écouté.
Mais j’ai mis longtemps à reconnaître la dimension de l’insécurité que je ressentais, en réalité, il n’y a que depuis 4-5 jours que j’assume d’avoir besoin de repos : que mon corps a besoin de profondément recharger ses batteries et baisser son niveau de stress, que j’assume de ne pas vouloir dormir dans un endroit où je n’ai pas de réseau téléphonique (avant, aucun soucis, plus je me sentais perdue dans la nature, mieux c’était), que j’assume d’avoir sans doute (tu vois, c’est pas encore totalement, totalement assumé) besoin de me poser quelque part quelques jours et ne pas être en itinérance permanente.
Je te partage ça parce que ça m’a fait penser à ce que j’ai vécu après la mort de maman, d’une certaine façon.
Parce que quand la bombe a explosé, une part de moi, la part sage ou plus spirituelle a tout de suite su que c’était le bon moment, que j’étais prête à traverser ça et que j’en ressortirai grandie.
Ça, c’est la part spirituelle, l’âme si tu veux aller sur ce chemin là.
Et puis, il y a l’humaine, avec son corps humain, son système nerveux humain, son histoire et celle de ses aïeules, vivant dans un monde d’autres humains...et celle-ci, là, pour le moment, elle flippe...elle flippe même vraiment, pour un oui pour un non.
Mon chien a eu un épisode de santé qui m’a beaucoup inquiété (euphémisme) la semaine dernière, et par exemple, j’observe, je m’observe en train de m’inquiéter dès qu’il fait un pet de travers, je le vois lever les yeux au ciel genre « c’est bon, lâche un peu ! ».
Là encore, il y a sûrement un cadeau caché.
Comme l’âme de maman qui continue à nous accompagner…
Toutes ces pensées, qui font partie de mon champs de croyance, mon but ici n’est ni de les critiquer, ni de les renier, j’y adhère, soyons clairs.
Sauf qu’elles sont, pour moi, et pour d’autres aussi je crois, source de culpabilité et parfois de souffrance. Parce qu’à trop vouloir suivre ma sagesse, je peux oublier mon expérience humaine.
Celle qui souffre,
Celle qui a mal
Celle qui manque l’autre
Celle qui s’inquiète
Celle qui a peur là maintenant.
Oublier cette part là, et la juger de ne pas y arriver, de ne pas être à la hauteur…
Et en réalité, je pense que nous ne pouvons vivre pleinement notre sagesse, que si nous laissons notre humanité s’exprimer. Comme le Ying et le Yang : elles sont imbriquées et l’une incluse l’autre et inversement.
L’oublier et vouloir voir la vie faite de papillons et de licornes, uniquement de leçons qui vont nous aider à nous élever spirituellement constitue le bypass spirituel. C’est oublier d’apprendre ces fameuses leçons par notre corps d’humain.e qui lui vibre d’émotions, même si elles sont inconfortables. En outre, si nous ne laissons pas vibrer ces émotions inconfortables, elles se cristallisent dans notre corps et réapparaîtront d’une manière ou d’une autre, nous en avons déjà parlé ici plusieurs fois.
Tout ça pour dire, que face à une épreuve, il me semble encore plus nécessaire que jamais de se donner du temps (donc de l’espace temps avec du vide) pour accueillir tout ce qui se présente, même (surtout!!) si c’est inconfortable :
se sentir triste même si on est devant des paysages merveilleux
se sentir terrorisée alors que nous sommes d’habitude l’aventurière de la gang’.
Laisse notre humanité vibrer dans toutes ses dimensions me semble être le chemin le plus sage.
Être présent.e à soi….encore et toujours…
Je te souhaite de laisser vibrer ton humanité dans toutes ses dimensions,
Très belle semaine.
Merci Marion pour tes mots. Quand c'est le bon moment de te lire, ça résonne. A nous ces émotions, elles sont à nous. Les refouler c'est attendre qu'elles disparaissent par miracle alors qu'elles nous informent.